Charte d’éthique de Codeur·euses en Liberté
Voir le post associé ; des liens vers des ressources.
1. Introduction
Nous appliquons notre charte d’éthique aux projet auxquels nous participons.
Il s’agit d’idéaux, d’objectifs à atteindre, pas d’une liste à cocher. Nous sommes faillibles, et ce texte est imparfait. Nous sommes conscient·e·s que cette charte ne répond pas à la complexité de toutes les questions éthiques, et nous nous engageons à questionner nos pratiques, et à adapter cette charte à mesure.
2. Principes
- Avoir une influence sociale positive ;
- Respecter les utilisateurs ;
- Préférer la qualité à la précipitation ;
- Être transparent ;
- Contribuer à la création de communs. En tout état de cause, c’est le bien commun qui prime.
3 Code
3.1 S’engager à un travail de qualité
3.1.1. Concevoir et mettre en place des logiciels fiables
- Privilégier les projets pérennes, non-jetables.
3.1.2. S’assurer de la sécurité des logiciels déployés
- Faciliter la maintenance et la mise à jour sur le long terme.
3.1.3. Être transparent.
- Donner des estimations de bonne foi, en temps comme en prix.
- Admettre ses lacunes et donner un avis basé sur des connaissances suffisantes.
- Ne pas masquer des difficultés.
- Ne pas se rendre essentiel : faire en sorte que le projet puisse être repris par quelqu’un d’autre.
3.1.4. Favoriser l’open source
- Respecter les licences des logiciels open-source utilisés.
- Le cas échéant, contribuer en retour.
- Privilégier des solutions open-source pour les outils utilisés.
- Open-sourcer ses propres réalisations par défaut.
3.2 Agir pour le bien commun
3.2.1. Ne pas mettre en danger les utilisateurs·trices
- De façon volontaire: ne pas travailler pour l’industrie de l’armement et ne pas développer de service assimilable à des armes.
- De façon accidentelle (cas des véhicules autonomes.).
- Ne pas non plus mettre en danger les non-utilisateurs·trices.
3.2.2. Ne pas discriminer les utilisateurs·trices
- S’assurer de l’usabilité par des utilisateurs·trices divers.
- Évaluer les conséquences discriminantes lors de l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage-machine (“machine learning”).
3.2.3. Ne pas privilégier les utilisateurs·trices aux non-utilisateurs·trices
- Permettre l’export complet de données personnelles, la désinscription et le retrait total.
3.2.4. Être honnête vis-à-vis des utilisateurs·trices ; ne pas les manipuler
- Expliciter le modèle commercial derrière un service et s’assurer que les conditions d’utilisation soient compréhensibles.
- Ne pas prendre d’initiative au nom de l’utilisat·eur·rices·s.
3.2.5. Protéger la vie privée
- Ne pas stocker plus d’informations que nécessaire.
- Ne pas publier d’informations personnelles.
- Ne pas revendre de données personnelles.
- Le droit à la vie privée s’applique à des personnes privées : les actions de personnes publiques, l’utilisation d’argent public ou les atteintes au bien commun — comme des dégradations écologiques — ne sont pas concernées.
3.2.6. Contribuer à la création de communs
sous la forme de code (open source), de données (open data) et de savoir.
- Ne pas travailler pour des chasseurs de brevets (“patent trolls”).
- Ne pas utiliser de financements publics pour des développements privés.
- Encourager des alternatives au capitalisme, notamment des mouvements de coopératives.
4. Mise en œuvre
Ce texte n’a pas force de loi ; nous l’appliquons à nous-mêmes. Nous nous engageons à évaluer nos projets vis-à-vis de ce code et refuser des projets en désaccord avec celui-ci. Nous sommes conscients des limitations ; les cas ambigüs serviront à l’améliorer.
Enfin, nous souhaitons déclencher des discussions dans la communauté, et encourager l’usage d’une charte d’éthique au sein de la profession.
5. Reprendre cette charte
Toute cette charte est ré-utilisable librement (licence CC0).
Cependant, si vous l’utilisez ou l’adaptez, n’hésitez pas à nous le signaler. Ça nous ferait plaisir.